Le secteur numérique consomme environ 10% de l’électricité mondiale selon un rapport de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). C’est autant que le secteur de l’aviation civile.
Si rien est fait, en 2025, le numérique polluera autant que le trafic automobile mondial.
Dans un tel contexte, comment pouvons-nous réduire la pollution numérique ?
Informations et bons gestes :
La pollution numérique, qu’est-ce que c’est ?
La pollution numérique, c’est la pollution liée à la production des appareils connectés mais aussi à leur consommation d’internet et de données (envoi et stockage), ainsi que leur consommation électrique directe. Cette pollution représente 4% des gaz à effet de serre (GES) et a doublé entre 2014 et 2019. Elle dépasse celle de l’aviation civile et représente les émissions d’un pays comme l’Allemagne.
Si rien n’est fait, la pollution numérique dépassera celle du trafic automobile mondial dès 2025 ! Tout cela sans compter les problématiques des matières premières de fabrication, ainsi que l’énergie grise.
Le sac à dos écologique de nos supports numériques :
La face immergée de la pollution numérique est celle liée aux objets connectés (PC, smartphone, tablette…) qui ont envahi notre quotidien. Le « sac à dos écologique » d’un appareil, c’est la pollution qu’il représente en tant qu’outil mais aussi toute celle qu’il a générée pour sa production. Les appareils connectés représentent une pollution équivalente à 16 fois leur poids.
De plus, ces appareils contiennent des minerais rares et/ou dangereux extraits dans des mines situées dans des pays qui ne respectent pas la condition humaine.
Comment s’améliorer ?
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- En entretenant son matériel pour éviter d’avoir à le changer trop régulièrement
- En le faisant réparer
- En s’équipant « léger » avec le strict nécessaire (on compte en moyenne 7 écrans par foyer)
- En achetant de manière raisonnée : d’occasion, éthique (Fairphone par exemple) et faible consommateur d’énergie
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Les data centers :
Les informations numériques sont collectées, traitées et stockées dans des centres de stockage appelés des data centers. Les infrastructures réseaux et les data centers sont responsables de la moitié de la pollution numérique. Cette pollution est principalement liée au refroidissement des data centers, c’est donc extrêmement lié à leur localisation et la source d’énergie utilisée. Il existe 4.000 data centers dans le monde.
Comment s’améliorer ?
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- En sollicitant le moins possible les infrastructures et serveurs : utilisez la mémoire de votre ordinateur (ou la vôtre 😉 )
- En ayant une consommation raisonnée d’internet
- En limitant le nombre de programmes ouverts en même temps
- En désactivant les fonctions tels que le GPS, le Wi-Fi, le Bluetooth… sur vos appareils numériques quand vous ne vous en servez pas
- En ne conservant que le strict nécessaire et en stockant sur votre PC (ou sur un disque dur externe) plutôt qu’en ligne ou sur le cloud
- En vivant moins virtuellement : préférez retrouver vos amis en terrasse plutôt que derrière votre écran !
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L’impact des recherches sur Internet :
Les flux d’informations lors de la réalisation d’une requête sollicitent le réseau et les data centers, d’où la pollution générée. Si vous accédez directement à la page recherchée plutôt que de passer par un moteur de recherche, vous diviserez par 4 la pollution générée par votre requête !
Comment s’améliorer ?
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- En utilisant des moteurs éthiques et écoresponsables (Lilo, Ecosia, Ecogine…)
- En tapant directement l’adresse du site que vous souhaitez visiter. Par exemple, au lieu de taper “zéro déchet Strasbourg” dans la barre de recherche rentrez l’url « zds.fr » et vous tomberez directement sur notre site internet
- En créant des favoris pour tous les sites que vous consultez régulièrement
- En utilisant des mots clés précis pour limiter la sollicitation des serveurs. Vous pouvez également utiliser la « recherche avancée » pour avoir des résultats ciblés
- En évitant d’ouvrir plusieurs onglets à la fois (et pensez à fermer ceux que vous n’utilisez pas)
- En vidant le « cache » de votre navigateur et votre historique de navigation
- En utilisant un bloqueur publicitaire, comme Ublock, pour limiter le fonctionnement des animations flash et les publicités “lourdes”.
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Les e-mails ou « la pollution dormante » :
La pollution liée aux e-mails est majoritairement due à la conservation des messages ce qui sollicite les serveurs en permanence.
Chaque mail est stocké dans au moins trois serveurs différents par sécurité ! L’impact de l’envoi d’un mail dépend du poids des pièces jointes, du temps de stockage sur un serveur mais aussi du nombre de destinataires.
Comment s’améliorer ?
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- En utilisant des messageries éthiques et écoresponsables (Mail Lilo, Ecomail, Newmanity,…)
- En ciblant les destinataires (évitez les listes de diffusion)
- En enregistrant sur votre ordinateur les pièces jointes reçues et en supprimant le mail
- En supprimant les pièces jointes des messages auxquels vous répondez
- En transmettant les fichiers au format compressé ou en basse définition. Ou en utilisant des sites de dépôt temporaire (comme FileMail)
- Si votre signature de mail comprend un logo, fusionnez votre signature et le logo en une seule image en basse définition
- En vidant régulièrement le stockage inutile présent sur votre boite mail (corbeille, e-mails envoyés, indésirables, brouillons, mails déjà traités…)
- En vous désabonnant des newsletters et autres contenus publicitaires non lus
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Les vidéos en ligne :
Notre mode de vie nous encourage au tout-instantané et à la consommation changeante. Regarder Netflix, écouter de la musique sur Youtube/Deezer ou Spotify cela semble logique aujourd’hui. Or cette consommation est la grande responsable de l’explosion de la pollution numérique à cause de l’échange permanent d’informations et donc à une sur-sollicitation des réseaux et data center.
Comment s’améliorer ?
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- En se demandant si on a vraiment envie de regarder cette vidéo/ d’écouter cette musique ?
- En téléchargeant légalement, au lieu de regarder en streaming. Pour la musique mieux vaut écouter la radio, sinon préférer les plateformes de streaming audio plutôt que les clips vidéos.
- En évitant la 4G, elle consomme 23 fois plus d’énergie que la Wi-Fi.
- En visionnant les vidéos en basse définition.
- En bloquant la lecture automatique des vidéos sur les réseaux sociaux (Facebook, Youtube, Instagram).
- En choisissant une résolution adaptée à votre écran : par exemple pour un écran de 13 pouces, une résolution à 360p est suffisante.
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Pour plus d’informations : Guide pratique sur la pollution numérique (PDF)
Pour aller plus loin :
Vous souhaitez en savoir plus ou consulter d’autres sources? Voici quelques liens qui pourraient vous être utiles
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- Site de Verda Mano : La pollution numérique, on en parle?
- E-book : Face à la pollution numérique : la sobriété de Noëmie Martin-Pascual
- Envie de vous tester? 59 bonnes pratiques pour une utilisation sobre et responsable du numérique.
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