Les perturbateurs endocriniens
On en entend beaucoup parler et ils sont le sujet de nombreux débats scientifiques et politiques, messieurs, dames, je nomme : les perturbateurs endocriniens.
Que sont-ils et où en sommes-nous et surtout comment éviter de les retrouver là où on n’en veut pas ?
C’est quoi déjà ?
Une des définitions des perturbateurs endocriniens (PE) les qualifie comme des agents chimiques ou naturels étrangers à notre organisme et qui vont induire chez nous une modification dans le système endocrinien. Ces modifications se traduisent par l’imitation ou le blocage d’un message dans notre organisme, affectant en grande partie le cerveau, le système de reproduction et pouvant se répercuter sur notre progéniture.
Ils sont à la fois d’origine naturelle (hormones, dans le soja) et le résultat de certaines activités humaines (médicaments, cosmétiques, traitements des cultures, etc.). Ils se retrouvent aujourd’hui tout autour de nous, essentiellement dans l’eau et l’alimentation, mais aussi dans l’air et dans certains produits industriels.
Ça dit quoi en Europe ?
A l’échelle de l’Union européenne, les différents pays tentent de s’accorder pour trouver une définition claire et précise de ce que sont les perturbateurs endocriniens afin de pouvoir en définir une échelle de risque, une restriction voire une suppression de leur utilisation. Le problème, c’est que personne ne tombe d’accord sur comment les définir car ils restent des agents chimiques très complexes et ils varient dans leurs propriétés. Le temps passe et les perturbateurs sont toujours là.
Le 4 juillet 2017, les états membres de l’Union européenne ont adopté les critères de définition des perturbateurs
endocriniens. à la suite de cela, le gouvernement français s’est engagé à employer un programme d’actions concrètes pour limiter l’impact des perturbateurs sur la population française. Au programme, la publication d’une liste des produits pesticides contenant une substance certifiée comme perturbateur endocrinien. Le gouvernement s’est également engagé à augmenter la part des financements allouée à la recherche scientifique sur les effets des perturbateurs endocriniens et à favoriser les recherches indépendantes. En plus de cela, un programme de prévention aux perturbateurs endocriniens est prévu grâce au lancement d’un site internet informatif et d’une campagne de communication. Autre action prévue qui a retenu notre attention : la mise en place d’un étiquetage sur les cosmétiques, les jouets et les emballages alimentaires pour informer le consommateur des perturbateurs présents dans le produit.
Aujourd’hui, les perturbateurs endocriniens se retrouvent dans beaucoup de nos produits et objets du quotidien. Les bannir définitivement seraient donc une tâche ardue, même s’il existe bien sûr, des gestes simples que nous pouvons tous adapter pour les limiter.
Dans ces produits du quotidien, on retrouve par exemple certains plastiques qui contiennent des perturbateurs endocriniens (boîtes alimentaires, jouets pour enfant, etc.). Mais ceux-ci peuvent être difficilement retirés du marché de la vente à cause de l’incertitude des études qui existent aujourd’hui sur ces perturbateurs et du lien entre leur ingurgitation et leurs effets sur notre organisme. Les études scientifiques ont bien révélé une altération de l’organisme due à une forte exposition et/ou consommation de ces facteurs endocriniens. Mais établir un lien direct entre l’exposition et/ou la consommation de ces facteurs et les modifications sur l’organisme restent très complexe à étudier sur le long terme. Par ailleurs, la pression exercée par les lobbyistes du plastique, à qui profitent ces incertitudes, retarde les décisions du gouvernement.
Les gestes à adopter
Après ce petit résumé de la situation, nous aimerions tout de même vous donner certains de nos conseils pour pouvoir limiter sur vous et votre entourage les effets des PE. Bien sûr, nous ne prétendons pas avoir LA solution magique, car vous l’aurez bien compris, la situation concernant les PE est bien compliquée mais disons que cela pourrait vous donner un point de départ. Pour rester dans une démarche Zéro Déchet, il est préférable que vous ne jetiez aucun de vos objets sous prétexte qu’ils sont susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens. Pensez toujours Zéro Déchet : trouvez une réutilisation différente à ces objets, donnez-les à un organisme (comme Emmaüs).
Dans l’alimentaire
- ne chauffez plus vos aliments dans des récipients en plastique (sauf plastique prévu pour les micro-ondes) : transvasez les aliments dans une assiette, du verre ou une casserole en inox, ne pas utiliser de bouilloire en plastique pour faire bouillir l’eau, etc.
- limitez les aliments à emporter : beaucoup des récipients à emporter donnés par les restaurants et fast-food contiennent des PE
mangez des produits bruts : plus un aliment est brut, moins il aura été transformé, au contact d’autres matières, d’emballage et donc moins il sera exposé aux PE - favorisez les produits « biologiques » : par biologique, nous entendons les fruits, légumes et céréales qui n’ont pas subi de traitement de pesticides, insecticides et autres. Je ne vous dirais pas de favoriser les aliments avec un label, seulement de faire confiance à votre producteur ou votre marchand pour vous prodiguer les meilleurs qui soient
Produits du quotidien
- favorisez des produits ménagers sobres et respectueux de l’environnement (-> nos recettes de produits ménagers maison)
- limitez les produits de beauté et cosmétiques : favorisez des produits faits maison comme les huiles végétales pour vous hydrater plutôt que des crèmes préparées, évitez les lingettes parfumées, les démaquillants, etc.
- favorisez des vêtements en matières organiques et/ou végétales comme le coton, le lin, la laine, le chanvre, etc. Même si la plupart demandent beaucoup d’énergie à la production, ils restent plus respectueux pour vous et l’environnement
Dans l’air
- évitez les diffuseurs d’odeurs et préférez aérer votre intérieur (cela ne sera que bénéfique pour vous)
- utilisez des produits « naturels » pour votre jardin (comme le purin d’orties, l’eau salée au vinaigre)
- limitez les espaces enfumés, la fumée de cigarette, etc.
Sources
Définition des PE : ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail)
Définition du système endocrinien : Centre de lutte contre le Cancer Léon Berard
EAT 2 – ANSES, Rapport Scientifique de 2011 sur l’alimentation totale française (pdf 6 Mo)
Autres éléments : La Quotidienne – « La vérité sur les perturbateurs endocriniens »