Pollution : de la parole aux actes
Dix, c’est le nombre de jours dont la France dispose pour que les villes dépassant les seuils européens de particules fines (PM10) et de dioxyde d’azote (NO2) proposent un plan d’actions immédiatement applicables, afin d’être en conformité avec la réglementation européenne. Après 5 rappels depuis 2009 et autant d’inertie politique, les villes concernées n’ont jamais été aussi proches d’une condamnation par la Cour européenne de justice.
Strasbourg est directement visée par ce contentieux. En effet malgré les annonces régulières de l’Eurométropole, les mesures prises face à ce fléau sanitaire sont nettement insuffisantes, et vont même parfois à l’encontre du bon sens. Derniers exemples en date : l’usine “Blue papers” qui s’est vu octroyer une autorisation d’augmenter de 30% ses émissions de NOx alors que Strasbourg dépasse déjà allègrement les normes européennes de concentrations en NO2, ou encore le projet de maintien des capacités de l’usine d’incinération alors que sa rénovation est une opportunité rare de pouvoir les réduire.
L’argument financier continue de prévaloir, au détriment de la santé publique, ce qui est proprement inacceptable.
En plus des NOx et des particules fines, le dernier rapport de l’IGAS pointe l’étendue du danger représenté par les perturbateurs endocriniens (Voir article LeMonde 01/02/2018). Strasbourg vient de s’engager en signant la charte des villes sans perturbateurs endocriniens, mais en ne réduisant pas les capacités du futur incinérateur, elle prouve une nouvelle fois que les mots ne sont pas suivis d’actes concrets. En effet un incinérateur – même de nouvelle génération – émet en plus des particules fines et des NOx – un grand nombre de perturbateurs endocriniens entre autres polluants toxiques.
Ce n’est qu’en diminuant fortement les capacités de l’incinérateur que l’Eurométropole pourra respecter sa promesse de lutte contre ces polluants cancérigènes et perturbateurs hormonaux. Le temps d’actes courageux allant dans le sens du bien commun est venu, et nul doute – au vu des nombreux actes juridiques qui se multiplient dans toute l’Europe – que les Strasbourgeois et leurs voisins allemands ne toléreront pas plus longtemps qu’on ne respecte ni leur santé ni leur droit de respirer un air sain.
Communiqué co-signé par StrasbourgRespire et ZéroDéchetStrasbourg